La complicité des éleveurs avec leur terroir pour une viande de qualité
Origine et évolution de la race BBB
La Wallonie a toujours été une région d’élevage. Au début du XXème siècle, le paysage bovin était chaotique et se fragmentait en « races » autochtones se distinguant surtout par leur pattern de couleur (pie-noir, pie-rouge, pie-bleu…). Bien que certaines soient davantage orientées vers un type laitier, les autres vers un type mixte (lait-viande-travail).
L’évolution de ces races, déjà très lente par nature, sera interrompue par les deux guerres. Ce n’est qu’à partir des années 1950-1960 que le contexte tant sociologique qu’économique sera propice à l’émergence, au sein de ce qui était alors la race mixte de Moyenne et Haute Belgique, d’un nouveau type qui prendra en 1973 le nom de Blanc Bleu Belge (BBB).
La race BBB fait partie de notre terroir. C’est le produit du génie de quelques éleveurs belges qui, au coeur des années 50, ont intégré la croissance de la demande en viande bovine de qualité. Grà¢ce à une connaissance pointue de leur cheptel et en accouplant soigneusement les animaux aux conformations supérieures, ils ont fait évoluer leur race mixte vers un type bovin plus viandeux.
Le Blanc Bleu Belge n’est rien de plus qu’une évolution naturelle de la race.
Le savez-vous ?
Ainsi, le BBB n’est pas né d’un décret ou de programmes scientifiques mais bien de la seule initiative d’éleveurs passionnés en réponse aux sollicitations d’un marché relayant les préférences des consommateurs.
Les caractéristiques du Blanc Bleu Belge
Une race aux multiples atouts.
La race BBB est impressionnante par son volume et ses formes rebondies. En effet, en privilégiant les sujets les plus conformés de génération en génération, les éleveurs ont fait émerger le BBB culard qui est devenu une véritable race à viande dont les atouts majeurs sont: le développement extraordinaire de la musculature, la qualité de sa viande (tendreté), le format, la précocité, l’efficacité alimentaire, la docilité, l’uniformité, les aptitudes maternelles.
Elle se présente sous 3 robes : le blanc, le pie-bleu (gris) ou le pie-noire.
Le savez-vous ?
La race BBB se compose de 2 rameaux distincts : le rameau mixte et le rameau viandeux. Si en termes d’effectifs le rameau viandeux est majoritaire certains éleveurs ont continué à sélectionner des animaux alliant production laitière et viandeuse.
Cette sélection s’est déroulée parallèlement à celle du rameau viandeux, en utilisant des lignées de taureaux tout à fait différentes.
L’expansion du Blanc Bleu Belge
Le Blanc Bleu Belge a conquis de nombreux autres horizons
Même si cette race originale est née sur un territoire exigu, elle n’est pas pour autant marginale. En quelques années, le Blanc-Bleu Belge, type bovin local à l’origine, a connu un développement rapide d’une ampleur considérable.
Qu’elle soit utilisée en race pure ou en croisement*, la race Blanc Bleu Belge a pu s’adapter dans beaucoup de pays présentant des climats et des marchés très différents.
Elle s’est d’ailleurs implantée dans des pays importants comme le Brésil, l’Australie, les Etats-Unis qui comptent parmi les plus grands producteurs de viande bovine au monde.
Dès lors le succès du Blanc Bleu Belge dans ces pays s’inscrit comme référence aux yeux du reste du monde et contribue à la fierté de la Wallonie agricole.
Le savez-vous ?
Croisement : par le croisement avec une race « paternelle » à viande, on cherche chez le produit qui est destiné à la boucherie et non à la reproduction, une amélioration de la composition corporelle, par rapport à celle de la race maternelle laquelle, pour sa part, est exploitée pour ses aptitudes laitières (ex. : Holstein), soit pour une adaptation à des conditions d’élevage particulières (ranching, zones arides, extensivité…)
L’élevage du Blanc Bleu Belge
Un métier de professionnalisme et de passion
Le terroir wallon et ses éleveurs ont patiemment façonné cette race unique. Loin de suivre les schémas d’une agriculture hyper-productiviste, les familles qui en vivent allient le respect de la tradition et la modernité des méthodes de production.
Le Blanc Bleu Belge se caractérise par un élevage privilégiant le plein air et une alimentation contrà´lée provenant principalement des produits de la ferme et de ses prairies. Resté extensif et artisanal, notre élevage ne s’est pas développé aux dépends de son environnement.
Dans leurs démarches quotidiennes, les éleveurs veillent ainsi à ce que cette production se développe dans un contexte d’agriculture durable et de respect du bien-être animal. L’élevage bovin est un secteur tellement exigeant qu’on ne sait pas s’en occuper sans aimer le faire.
Le savez-vous ?
Lié au sol et largement basé sur l’herbe, l’élevage des bovins tel qu’il est pratiqué en Wallonie respecte des principes éprouvés d’agronomie : complémentarités animaux/prairies/cultures. Les élevages bovins wallons sont dans l’ensemble très autonomes et produisent la majorité de l’alimentation du troupeau. Ces surfaces d’herbe et de parcours sont reconnues pour leur intérêt écologique : non labourées, elles sont fertilisées principalement par les effluents des troupeaux et ne font pas l’objet de traitements phytosanitaires.
Un avenir incertain …
L’élevage bovin est regretté dans les régions o๠il disparaà®t.
La Région Wallonne a perdu 70% de ses détenteurs de bovins depuis 1980. Pourtant, la disparition d’une ferme est associée à un appauvrissement collectif à bien des égards.
Ainsi, à cà´té de sa fonction de production, l’élevage de ruminants joue un rà´le essentiel pour le maintien du tissu social et de l’économie en milieu rural. Il est aussi associé à notre patrimoine culturel et naturel et sa contribution au maintien de la biodiversité est précieuse. Ces atouts sont d’autant plus importants que l’élevage continue à valoriser des surfaces herbagères naturelles.
Le savez-vous ?
Dans les régions o๠l’élevage a disparu, les sols des cultures ont davantage recours aux engrais industriels chimiques.